27 mai 2006

Extrait

Je veux une carte, un repère, le témoignage du temps qui s’égraine. J’en ai assez de ce ciel. Je veux savoir quand je dors, quand je suis éveillée, quand j’attends et depuis combien de temps l’oiseau est reparti. Il me faut les aiguilles, il me faut un tic-tac.

Je bouge enfin la tête, de quelques centimètres vers la droite. Le point de mire est le même, ce bleu limpide d’un vaste champ de torpeur, cette quiétude insupportable… J’en ai la nausée. Je ferme les yeux et je pleure. Je pleure à l’intérieur, un hoquet me fait vomir, je vomis dans ma gorge, je gémis de douleur. J’ignore si ce coma est illusion ou réalité, si je vis tout de l’intérieur, dans mon esprit, un phare éteint au milieu de la violence des abymes. ça peut durer des heures, des secondes, des minutes, tout y est confondu, tout semble déjà vécu. Consumé. ça aura pu durer ce que dure une vie, juste ce que dure un souffle, ce que met le cerveau à se nourrir en oxygène ou bien à crever en séchant au milieu des cendres et de la terre. Tout est déconnecté, abscons et uniforme. J’abandonne ma tête des quelques centimètres possibles, éreintée par cette lutte ineffable. Dans mon champ de vision surgit soudain une silhouette. Celle, gracile d’une fillette blonde.

15 mai 2006

La couverture du livre




Voici la couverture du livre. Cette couverture est le fruit d'un travail collectif. A partir d'une photo que j'ai prise, l'inventivité et le sens artistique d'Eva Delarbre en ont permis la réalisation. C'est elle qui a eu, entre autre, la belle idée des ailes. Je dois également beaucoup à la technique et la perspicacité de Frédéric Veylon. Aux manettes du célèbre logiciel Photoshop, c'est un peu Petrucciani, il est impressionant. D'ailleurs, si vous avez un jour besoin d'un infographiste qualifié, n'hésitez pas, contactez-le. J'en profite d'ailleurs pour les remercier tout deux, j'ai trouvé ce côté "artisanal" très sympa pour la réalisation de la couverture, j'espère que cela portera chance au livre... Enfin, je remercie les Editions Bénévent qui m'ont laissé libre champ pour "créer" cette couverture.

Découvrez la Quatrième de couverture

Je suis morte un 11 octobre, brûlée vive dans mon véhicule, sur une petite route départementale. Je m’appelais Marion Deshayes. Je suis morte seule parce que j’ai vécu seule une vie fugace pleine de chair et de parfums légers. Mais alors qui sont ces gens ? Pourquoi suis-je enfermée dans ce qu’ils appellent la capsule ? Et à la question fondamentale « suis-je vraiment morte ? » s’est substitué ce doute effroyable : « ai-je vraiment existé ? »

Le véhicule de Marion Deshayes quitte la route et s’embrase, c’est l’instant Tornado, celui où sa vie entière va prendre un incroyable tournant. Quand un mystérieux homme en blanc l’extrait des flammes et lui promet un long voyage, elle ignore s’il la conduit au paradis ou bien si elle doit s’attendre à vivre l’enfer sur terre.
Son père Samuel, photographe désabusé, va se lancer à sa recherche et à travers elle, à la recherche du père qu’il n’a jamais été.

Dans son premier roman, un récit à deux voix ésotérique et troublant, Gérald Ruault met en scène le mécanisme de la folie humaine, nous livrant une histoire où se mêle violence, religion et manipulation mentale.

A travers ses deux personnages principaux, une femme au destin tragique et un père rongé par les remords, il revisite l’origine du monde en transformant l’histoire d’Adam et Eve, et nous entraîne dans les dérives de la société moderne, terrains de jeux de nouveaux dieux fous à lier.